Victor Berden

 

Victor Nicolas François Berden est un juriste, magistrat, statisticien et administrateur de la Sûreté publique de tendance politique libérale, né le 27 novembre 1820 à Kerkrade dans la province belge de Limbourg, et mort le 22 octobre 1889 à Ixelles. Fils de Jean Berden et de Jeannette Friessen, Victor a de nombreux frères et sœurs.

Durant son enfance, Victor Berden étudie dans le Limbourg, avant de venir, à l’âge de seize ans, faire ses études supérieures en droit à l’Université libre de Bruxelles, dont il devient docteur en 1844. Durant trois ans, il œuvre en tant qu’avocat dans le cabinet de Maître Orts. Cependant, il embrasse rapidement une carrière de magistrat. En 1847, il devient auditeur-militaire adjoint au Conseil de Guerre d’Anvers. Il le reste jusque début 1849. Après cela, Berden gravit les échelons de la magistrature en occupant successivement les fonctions d’auditeur-militaire suppléant au Conseil de Guerre de Brabant, substitut du procureur du Roi au Tribunal de première instance d’Arlon en 1850, substitut du procureur du Roi à Tournai en 1853, pour ensuite occuper le poste de juge au Tribunal de première instance de Bruxelles en 1857. Il devient juge d’instruction, toujours dans le même tribunal, un an plus tard, et occupe ce poste durant huit années. En 1866, il est promu au poste de vice-président de ce tribunal de première instance, mais n’exerce pas cette fonction longtemps, étant promu conseiller à la Cour d’appel de Bruxelles en 1867. Cependant, il faut attendre 1869 pour voir Victor Berden atteindre l’apogée de sa carrière, en accédant au poste d’administrateur de la Sûreté publique et de directeur des prisons. Il exerce ce métier pendant une dizaine d’années. En tant que directeur des prisons, Berden joue un rôle très actif, contrairement à celui d’administrateur de la Sûreté publique. En effet, dès son accession au poste, Berden montre son intérêt pour le régime cellulaire, qu’il défend notamment lors de grands congrès internationaux, comme celui de Stockholm en 1878, où il s’oppose aux nombreux partisans de la libération conditionnelle. Ce seront d’ailleurs ses opinions à ce propos qui le poussent à démissionner en 1879, lorsqu’il se rend compte qu’il ne parvient plus à faire face aux détracteurs du régime cellulaire en Belgique, de plus en plus nombreux. Il faut aussi préciser que ses dix ans passés en tant qu’administrateur de la Sûreté publique ont vu éclater plusieurs crises, dont notamment la Commune de Paris, pour n’en citer qu’une.

À côté de son métier d’administrateur, Victor Berden est aussi statisticien. Il écrit plusieurs ouvrages reprenant les statistiques pénitentiaires annuelles en Belgique, et est considéré comme l’un des meilleurs statisticiens de son époque . Ses deux principales œuvres sont Statistiques des prisons et des établissements pénitentiaires et de réforme pour l'année 1875. Rapport présenté à M. le Ministre de la Justice par M. V. Berden, administrateur des prisons et de la sûreté publique ainsi que Statistiques des prisons et des établissements pénitentiaires et de réforme pour les années 1876 et 1877. Rapports présentés à Monsieur le Ministre de la Justice par M. V. Berden, administrateur des prisons et de la Sûreté publique, publiées respectivement en 1875 et en 1879.

Après sa démission en 1879, Victor Berden est nommé secrétaire général du Ministère de la Justice. Il occupe cette dernière fonction jusqu'en 1886. Il devient alors président du Conseil supérieur d’Hygiène publique jusqu’à sa mort. Il décède le 22 octobre 1889 d’une maladie cardiaque, à l’âge de soixante-neuf ans.

De son vivant, Berden avait été décoré à plusieurs reprises, et possédait donc les titres suivants : Grand officier de l’ordre de Léopold Ier, Grand officier de la couronne royale de Prusse, Grand officier de la couronne d’Italie, Grand officier de la couronne du Nicham et du Soleil levant du japon, Grand cordon de l’ordre de St-Stanislas de Russie, Officier de la légion d’honneur, et avait été décoré de la Croix civique de première classe.

Il avait épousé Maria Louisa Catharina Felicia Vaucamps le 12 juillet 1859.

 

Sources: 

  • Axel TIXHON, « Berden », dans Nouvelle Biographie Nationale,‎ 2001, p. 32-33.
  • Archives générales du Royaume, Archives de la Sûreté Publique : Ier versement, I 160.
  • Journal de Bruxelles, 23 octobre 1889, p. 3.

Emilien Demartin

 

Notice rédigée dans le cadre du Séminaire d'histoire de la période contemporaine de l'Université catholique de Louvain (LHIST2280, professeur Emmanuel Debruyne). 

 

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